5 Novembre 2018
“Pour détruite les racines du racisme,
il faut renverser tout le système capitaliste”
Angela Davis
Ou plus exactement “ la conscience des races sociales”. La race n’existe pas, contrairement aux races sociales, qui elles existent. Elles sont le produit d’un système politique de domination, qui profite à une catégorie -Le blanc- au détriment d’une autre - les indigènes-.
De ce rapport de forces politiques asservissant de dominant-dominé, on comprend ce que nous enseigne notre sœur Houria Bouteldja: que “la race est le nœud qui lie le pouvoir de l’Etat au grand capital”. Et donc à son superlatif: l’impérialisme.
Cette lutte des races m'intéresse. Elle m’intéresse fortement même, car elle arrive à dépasser les limites de la lutte de classes, va au-delà, en ce fait qu’elle explore son point-aveugle:“la race”. Là, se situe mon point de rupture avec le marxisme, avec le communisme, le clivage droite\gauche et tous ces concepts eurocentristes aliénés et aliénants.
Je considère que ce monde est à transformer. Je veux le transformer. Transformer radicalement. Ceci ne peut devenir possible qu’en créant, dans une dynamique de conscience collective, notre propre voie émancipatrice.
Comment?
En divorçant de l’euroccidentalisme, de l’universalisme abstrait et donc en brisant tout les bras tentaculaires du néolibéralisme, à commencer par la reconquête culturelle qui formate nos imaginaires pour mieux nous dominer.
Une révolution à mener. Tout un programme politique.
Car si nous devons exister, on ne peut exister que politiquement.
Ce que j’aime chez Ahmed Akkache, c’est qu’il ne s’est pas satisfait de la lutte de classes. Il a franchit ses limites, opérant un saut qualitatif. Tout au long de son oeuvre anti-colonialiste, l’antiracisme politique était une priorité. C’est ce qui l’amena à quitter le Parti communiste Algérien (PCA) dont il était pourtant le secrétaire général, objectant contre un leadership européen au sein du parti.
Pour lui, le racisme était une des mamelles de l’impérialisme qu’il fallait absolument combattre. En cela; il rejoint Angela Davis, cette autre communiste qui a fait ce saut qualitatif pour épouser “la décolonialité”. A en juger, ses nombreuses contributions avec les mouvements Américains antiracistes BLACK LIVES MATTER, et dernièrement, son intervention au Bandung du Nord qui s’est tenu du 5 au 7 mai 2018 à Paris, conférence internationale réuniant tous les militants décoloniaux du Nord.
Dans une interview sur le lien entre capitalisme et racisme, Angela Davis explique pourquoi le parti des Black Panthers refusait tout leadership blanc en son sein, en ce sens qu’un blanc n’ayant pas subi le système de domination ne peut comprendre la nécessité de le combattre. Voici ce qu’elle dit:
“ Le racisme, c'est une idéologie qui a été utilisée pour justifier d'abord la surexploitation des noirs pendant l'esclavage et puis après... C'est une idéologie qui a aussi été utilisée par la classe capitaliste, par la classe dominante aux Etats-unis pour confondre les blancs. Parce que la plupart des blancs, des blancs de la classe ouvrière n'ont pas d'intérêts objectifs à être raciste parce qu'ils ne profitent pas du tout du racisme. Mais lorsque les blancs sont racistes, ils oublient, ils ne peuvent pas avoir conscience de la nécessité pour eux-même de lutter aussi.."*
Si Akkache connaissait-il la décolonialité? On croirait bien que oui. Sa démission du PCA au nom de l’antiracisme politique enfantera de ma propre conscience de race.